Saïdi s’explique sur l’affaire Boughanmi et parle des effets néfastes du Covid sur le sept national.
D’abord ce fait inédit : c’est pour la première fois dans l’histoire du handball tunisien qu’un entraîneur national dialogue avec les journalistes en vidéoconférence. Sami Saïdi, auteur de cette première, l’a fait, avant-hier à partir du QG de la sélection. Là où, à l’abri de la gêne que cause la traditionnelle confrontation directe avec les médias, il a pris tout son temps pour répondre du tac au tac, tout en soufflant le chaud et le froid. Mais, dans quasiment toutes ses réponses, on sentait qu’il a… une dent non pas contre ses détracteurs, mais contre le coronavirus ! Une épidémie qu’il affirme être la cause essentielle de tous les maux dont souffre le sept national. «C’est par sa faute, ne cessait-il de marteler, que notre programme de préparation a été complètement chambardé, avec notamment l’annulation d’un stage, le chômage qui perdure de la compétition locale, le nombre qui monte des cas de contamination parmi les joueurs convoqués et l’impossibilité de trouver des sparring-partners tant en Tunisie qu’à l’étranger».
Du calme SVP !
Continuant de… faire le procès de la Covid-19 qui semble devenir sa bête noire du moment, Sami Saïdi a, dans sa réponse concernant nos pros évoluant à l’étranger, imputé à cette pandémie l’absence de certains d’entre eux, en l’occurrence Bennour, Ben Abdallah et Jaballah «tous empêchés », précise-t-il, «par leurs clubs européens de répondre présent à notre stage actuel, ce qui a ajouté à la perturbation de la préparation. Avouez que c’est trop et que c’est plus fort que nous». Puis, de la fatalité (du coronavirus) à la nervosité, il y a un pas que le sélectionneur a subitement franchi dès qu’on lui a remis sur la table l’inévitable question de la non-convocation de certains joueurs pourtant dits largement sélectionnables. Ça y est, il voit rouge. «Ecoutez, lance-t-il, ce n’est pas dans mes habitudes de léser les joueurs. Et je ne changerai jamais de conviction : les portes de l’équipe ne sont ouvertes qu’aux plus méritants, c’est-à-dire qu’à ceux qui sont en forme et surtout capables d’apporter le plus et de s’intégrer dans le groupe. De surcroît, je l’ai dit et je le répète : la liste actuelle n’est pas définitive.
Dès lors, comprenez que d’autres joueurs figurant dans la liste élargie pourraient être convoqués ,surtout qu’il faut prendre en considération d’éventuels imprévus comme les blessures et les risques de contamination par le coronavirus». Toujours à l’offensive, Sami va adopter le même langage ferme et glacial dans sa réplique à la question relative à la désormais fameuse affaire de Oussama Boughanmi «Je me demande, s’insurge -t-il, pourquoi et comment on en a fait un drame, un tollé. Sachez pour la énième fois que je n’ai rien contre Oussama que je considère d’ailleurs comme un grand joueur et qui pourrait, un jour, réintégrer les rangs de la sélection.
Or, celle-ci est aujourd’hui scrupuleusement régie par les impératifs de la discipline du groupe, le sérieux et la rigueur. Des fondements essentiels et vitaux que j’ai toujours érigés en lignes rouges dans tous les clubs que j’ai entraînés, mais que ce joueur, par son tempérament spécial, ne respecte pas totalement. J’en ai parlé avec lui, et il en a pris acte. On verra plus tard ce que cela donnera. Entre-temps, notez bien que je n’ai pas à m’en morfondre, puisque son remplaçant actuel en sélection est vivement convoité par deux grands clubs (Ndlr Espérance et Etoile ). Pour vous dire».
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Sami, le gentil Sami, achèvera sa parade comme le bonhomme cool et zen. «L’heure, insiste -t-il, est à la sagesse et au calme ,étant donné la veillée d’armes en prévision du Mondial d’Egypte qui approche à grands pas. Dieu sait combien on est en train de cravacher dur ici et à la fédération pour espérer sauver notre préparation. Car nul ne sait quand le coronavirus nous libérera, ni si ce Mondial aura lieu, ou pas ».